Le samedi 10 mars 2007
300: l'appel du destin de Gerard Butler
Marc-André Lussier
La Presse
Los Angeles
300 devrait en principe faire enfin de Gerard Butler une star. Pour l'acteur, l'adaptation cinématographique du roman illustré de Frank Miller constitue plutôt un projet singulier qui lui a donné l'occasion de se glisser dans la peau (et les muscles !) d'un héros pas comme les autres.
Voir un extrait de 300
Au cours d'une conférence de presse organisée récemment à Los Angeles, l'équipe de production de 300 était formelle. Cette adaptation cinématographique du roman illustré de Frank Miller (Sin City) fera enfin de Gerard Butler une star. La rumeur qui entoure le film, l'attente qu'il suscite auprès des admirateurs et la curiosité qu'il alimente au sein du milieu pourraient d'ailleurs fort bien confirmer leurs dires.
Remarquez que personne n'en doutait. Butler avait déjà la gueule de l'emploi ; il en a désormais le physique. Pour se glisser dans la peau du roi Léonidas 1er, l'acteur écossais s'est en effet astreint à un entraînement quasi surhumain, histoire de proposer une image qui s'harmonise bien avec cette vision mythologique d'une bataille de l'Antiquité.
Mais au-delà de la transformation physique, il y a aussi que Butler a véritablement senti cette fois l'appel du destin.
«Ce rôle-là, il me le fallait ! racontait-il en entrevue à quelques journalistes. C'est d'ailleurs ce que j'ai dit aux producteurs : "Donnez-moi ce rôle, c'est certain que je vais être bon !" Il n'y avait aucune arrogance de ma part dans cette affirmation, mais je sentais bien, à l'intérieur de moi, qu'il y avait une affinité naturelle. J'avais l'impression qu'il s'agissait d'une question de destin.»
Jusqu'à maintenant, Butler n'avait pas été trop chanceux avec les productions hollywoodiennes qui étaient censées faire de lui une vedette. Timeline de Richard Donner s'est lamentablement écrasé, et l'adaptation cinématographique de la comédie musicale Le Fantôme de l'opéra, dans laquelle il incarnait le fameux fantôme, n'a pas fait l'unanimité, loin s'en faut.
En fait, c'est plutôt du côté du cinéma indépendant que Butler a réussi à tirer son épingle du jeu jusqu'à maintenant. D'ailleurs, c'est en le voyant dans Dear Frankie, un drame réalisé par la Britannique Shona Auerbach, que les producteurs de 300 furent convaincus que Butler serait leur homme.
Sans demi-mesures
«300 fait partie de ce genre de film auquel tu dois tout donner, commente l'acteur. Une fois que tu as rencontré les artisans, parlé avec le réalisateur Zack Snyder qui est un dieu à mes yeux, tu ne peux plus te permettre de demi-mesures. Dans mon esprit, 300 est un film dans lequel j'ai pu mettre tout ce que j'aime du métier d'acteur. J'y suis allé d'autant plus à fond que je sais très bien qu'une occasion comme celle-là est unique dans une carrière. Il ne peut y avoir de suite à 300 !»
Ce péplum des temps modernes relate de façon très stylisée la mythique bataille des Thermopyles, en 480 avant Jésus-Christ, alors que 300 Spartiates, menés par le roi Léonidas 1er (Gerard Butler), se battent jusqu'à la mort contre l'armée perse de Xerxès (Rodrigo Santoro). Sur un mode opératique, le récit fait ainsi tout autant écho à la férocité des combats (avec leurs aspects très bruts, très primaires) qu'aux vertus plus nobles de courage et d'abnégation. Ces guerriers préfèrent en effet courir vers une mort certaine plutôt que de capituler.
«J'ai adoré la dureté, la masculinité du rôle, dit Butler en soulignant le sang-froid de Léonidas. J'ai ainsi pu évoquer la force et la puissance d'un individu ayant à faire face à un défi impossible. J'ai aussi nourri le rôle de la folie qui coule dans mon sang écossais !»
Déjà fasciné par la mythologie en général, Butler soutient entièrement la décision des artisans du film de ne pas faire de compromis sur l'aspect sanguinaire du récit.
Bien conscient que 300 ne puisse en rien être considéré comme un film à caractère historique, ne serait-ce qu'à cause des nombreuses libertés artistiques que Frank Miller a prises pour créer son monde, Butler estime tout de même que le film de Snyder produit un effet qui dépasse la simple montée d'adrénaline.
«Ce sont quand même des personnages dont on suit l'évolution psychologique et auxquels on s'intéresse. Zack a en tout cas fait de ce film un objet unique qui, quand je l'ai vu la première fois, m'a complètement jeté par terre. C'est un honneur d'avoir pu en faire partie. Vraiment.»
Les frais de voyage ont été payés par Warner Bros.
http://www.cyberpresse.ca/article/20070310/CPARTS01/703100438/5708/FRONTPAGE