300: Bel Emballage!

300
(vf:300)


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Bel emballage!

Par Olivier Caron [AgenceNews]
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Depuis le fort succès populaire qu’a remporté “ Sin City ”, l’art de Frank Miller n’est plus inconnu des cinéphiles. La barre était donc haute pour “ 300 ”, qui, est ici adapté au cinéma par le réalisateur Zach Snyder, et qui ne décevra pas les fans du bédéiste. Un savant mélange de conte épique et d’action surnaturelle, malgré un récit fort mince.

“ 300 ” se base sur la bataille des Thermopyles relatée dans l’antiquité grecque. Au 5e siècle avant J.C., les armées perses du roi Xerxès, formées de 300 000 hommes, s’apprêtent à envahir la péninsule grecque. Face à l’invasion imminente, un groupe de soldats de Sparte, une ville du Péloponnèse réputée pour la valeur de ses combattants, décident d’aller au-devant de l’envahisseur perse. Ils sont menés par le roi de Sparte, le vaillant Léonidas, qui est fermement décidé à utiliser le courage de ses hommes pour infliger un maximum de dommages aux armées perses, même si cette équipée les envoie à une mort certaine.

Disons-le d’emblée, même si c’est un produit fort divertissant, “ 300 ”, ce n’est pas “ Gladiator ”. Tout simplement parce que Zach Snyder ( "Dawn of the Dead") n’a pas le savoir-faire et l’œil de Ridley Scott et que Gerard Butler, malgré une performance fort honnête, n’est pas Russel Crowe. Cela dit, le cinéaste Snyder fait tout de même preuve de beaucoup d’originalité dans sa façon de faire. Notamment, le montage vif et effréné de “ 300 ” donne très peu de répit au cinéphile, histoire de lui faire oublier le manque cruel de contenu ! Peu importe se diront plusieurs, puisque le cinéaste donne ce qui était promis au départ, soit du sang coulant à flot, des cadavres s’accumulant par centaines, des créatures fantastiques et des têtes qui roulent…Cœurs sensibles, s’abstenir !

De plus, Snyder a visiblement su bien s’entourer. La direction artistique, très fidèle aux dessins de Frank Miller, est sans reproches tant l’image est fabuleuse, même si elle majoritairement virtuelle et qu’elle surexploite parfois le ralenti. Images et couleurs sont contrastées et dominées par certaines palettes, notamment le rouge du sang qui gicle lors des nombreuses scènes de combat. Quant à la trame sonore du film, composée par Tyler Bates, elle tombe malheureusement à plusieurs reprises dans la grandiloquence et le maniérisme.

La pauvreté du script, adapté à l’écran à partir d’une histoire de Frank Miller par une équipe de scénaristes dont fait partie le réalisateur Snyder, est ce qui vient un peu gâcher le spectacle, si on prend la peine de s’y attarder évidemment ! Car tout le sang et les muscles gonflés agissent ici comme des écrans de fumée pour cacher l’extrême minceur du propos. En effet, même si l’histoire en générale est rendue avec rythme et style, le propos, lui ne va jamais bien loin. Les dialogues sonnent parfois aussi vides que des répliques de matchs de lutte. Dans “ 300 ”, l’esprit est viril et est dominé par la violence exacerbée, point final.

C’est tout à fait dans la veine de ce qui était attendu, et si on le regarde sous cet angle, le film en tire une certaine authenticité. Même si le script est parsemé de répliques délibérément gonflées à la testostérone qui tombent souvent dans le ridicule, il faut tout de même avouer que “ 300 ” exploite fort bien le côté “ fable sanglante ”.

Ceux qui attendaient avec “ 300 ” une leçon d’histoire seront fort déçus, car c’est la dernière volonté de cette épopée plutôt réussie malgré sa légèreté narrative. Même si le récit bafoue la réalité historique, on ne peut qu’applaudir l’attitude assumée du cinéaste Snyder, qui accouche d’un film sanglant et sans profondeur, mais rythmé et aussi gonflé à la testostérone que les muscles des Spartiates qu’il met en scène. Un spectacle haut en couleur, si on s'y abandonne un tant soit peu sans trop réfléchir!


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