Montréal, la nouvelle Sparte
Voir.ca(Montreal)
Melora Koepke (traduit par Manon Dumais) et Kevin Laforest
8 Mars 2007
Gerard Butler: "Étant Écossais, je crois qu'il y a beaucoup de Sparte en moi."
300, adaptation du roman graphique de Frank Miller par Zack Snyder, illustre la bataille des Thermopyles avec les effets spéciaux de la firme québécoise Hybride. Propos du réalisateur et de l'acteur Gerard Butler.
Zack Snyder, réalisateur de 38 ans ayant fait ses débuts en 2004 avec le remake de Dawn of the Dead de George Romero, arrive à se débrouiller avec un budget modeste. Et il a la couenne dure. À preuve, l'ingénieux Snyder aurait tourné 300 avec 60 M$, soit le tiers du budget d'une production de l'envergure de Troy, autre drame épique campé en Grèce produit par Warner Bros. De plus, il l'a fait ici. Eh oui, Montréal est la nouvelle Sparte.
Le tournage de 60 jours de 300 a pris place dans cinq entrepôts désaffectés de Montréal en 2006, où Snyder et son équipe ont créé la majorité des scènes d'action sur des plateaux rudimentaires devant des écrans bleus et verts. Une fois cette étape terminée, le résultat passait entre les mains d'Hybride, à qui l'on doit notamment les effets spéciaux de Sin City, firme québécoise de 95 employés sise dans un vieux manoir de Saint-Sauveur, laquelle n'a même pas de bureau à Hollywood.
"À Montréal, il y a des artisans et des techniciens d'une grande expertise, avoue Snyder, rencontré la semaine dernière à Los Angeles. Nous étions aussi motivés par la taxe fantastique que le Québec offre aux cinéastes - nous ne l'étions pas seulement pour la production, mais aussi pour les effets visuels. Nous avons donc fait beaucoup de post-production à Montréal."
À ceux qui lui reprocheraient de ne pas coller à la réalité historique, Snyder répond ceci: "Mon film est plus près de la statue nue de Léonidas à Thermopyles que d'une espèce
de voyage filmique dans le temps où l'on verrait les Spartes dans leur vie de tous les jours. Mon approche philosophique de cette histoire, c'était de trouver comment un Sparte l'aurait racontée près du feu, un an après les événements."
300 illustre la lutte des Spartes avec tant de passion qu'il pourrait envoyer toute une génération gavée d'effets numériques à la bibliothèque pour lire Hérodote ou, à tout le moins, au gym. Reconnu pour son interprétation charnelle du Phantom of the Opera, l'Écossais baraqué qu'est Gerard Butler est devenu Sparte par nécessité lorsqu'il s'est vu offrir le rôle de Léonidas, sans aucun doute le plus dur à cuire des rois de l'Antiquité.
"C'était intense, exténuant et très primitif, dit-il avec son fort accent écossais à propos de son entraînement avec Mark Twight, ami intime de Snyder. Je n'étais pas en grande forme - croyez-moi, j'ai la dent sucrée! C'était un grand défi, mais étant Écossais, je crois qu'il y a beaucoup de Sparte en moi."
L'acteur poursuit: "J'ai fait mon possible avec tout ce que j'avais sous la main et je me suis vachement entraîné. Je me sentais comme un lion. Je suis sans doute incapable de casser la gueule à qui que ce soit, mais là, j'avais l'impression que j'aurais pu botter le cul à un million d'hommes." (Melora Koepke (traduit par Manon Dumais)
À voir si vous aimez
Sin City de Frank Miller et Robert Rodriguez
Troy de Wolfgang Petersen
Gladiator de Ridley Scott
http://www.voir.ca/cinema/cinema.aspx?iIDArticle=46364